Confession/ Sandrine: "Obligée de me prostituer pour nourrir mes enfants"

Bonjour ivoirematin,

Je me nomme Sandrine, j'ai 29 ans et je vis à Abidjan, précisément dans la commune de Koumassi. Cela fait un moment que je lis les confessions que vous publiez de façon anonyme et je me décide enfin à écrire. Je suis bien consciente que je vais choquer certaines d'entre vous mais voilà...

Depuis quelques mois, je me prostitue de manière occasionnelle pour boucler mes fins de mois.
 

Je suis veuve avec 2 jeunes enfants. Mon mariage a duré trois ans et après le décès de mon mari, mes enfants et moi avons été abandonné par la famille. Au moment où je vous écris, j'ai un salaire de 150 000 francs par mois et je ne m'en sors pas du tout avec ça. En effet, avec ce maigre salaire, je dois programmer mon transport pour le boulot, ma nourriture et celle de mes enfants, l'école, la servante, l'eau, l'électricité (qui a augmenté), la popote... Ce n'est pas facile.

Il y a encore 2 ou 3 ans, je ne pensais pas que j'en arriverais à la prostitution. Je me présenterais comme une femme qui a toujours su se battre pour réussir mais voilà qu'un jour, devant un manque d'argent terrible et mes enfants qui avaient faim, ça m'a trotté dans la tête...

Et j'ai fini par le faire. C'est de l'argent facile et rapide

Environ 100 000 F à 150 000 F pour quelques passes avec des clients que je pré-sélectionne et je me dis qu'après tout, c'est une activité comme une autre... que d'autres femmes pratiquent certainement pour les mêmes raisons que moi, sans forcement se mettre sur les trottoirs.

En effet, combien de fille aujourd'hui gèrent plusieurs copains, rien que pour profiter de leurs faveurs financières?

Ce n'est pas une situation facile à accepter en tant que femme mais vous ne pouvez pas imagnier comment voir son enfant pleurer de faim peut vous pousser à faire des choses incroyables. 

J'essaie donc de faire ce métier uniquement lorsque je suis dos au mur

Après avoir épuisé tous les moyens "normaux" pour avoir de l'argent. Ce qui fait que je me prostitue très peu. Maximum deux jours dans le mois, voire 6 à 7 fois maximum dans l'année. J'ai des clients fidèles qui m'apprécient parce que je ne suis pas "une pute" et pendant les rapports, ils sentent que je suis assez étroite et propre. Franchement ce métier ne me plaît pas du tout. Aussi, je m'inscris sur les sites de recrutement pour espérer trouver un meilleur emploi qui me sortira de cette galère. 

J'espère sortir de cette galère dans laquelle je me suis mise.  

Les jugements ne m'intéressent pas mais je voulais juste partager mon histoire pour me libérer d'un poids et mettre certaines filles en garde contre les dangers de la misère... et c'est peut-être moins difficile que d'en parler à son entourage dans la "vraie" vie. Quoiqu'il en soit, je ne me considère pas comme une prostituée, une fille de rue. 

Sandrine, une internaute d'ivoirematin